Vivre une vie d’adoration

Vivre une vie d’adoration

L’une de mes conclusions préférées pour le culte d’adoration consiste à chanter tous ensemble l’hymne de doxologie de Thomas Ken basé sur le Psaume 150. Ce peut être un moment charnière lorsque nous chantons ensemble les louanges de Dieu et que nous sommes envoyés pour vivre en harmonie avec cette doxologie (c’est-à-dire, comme un chant de louange à Dieu).

Vivre une vie d’adoration est profondément lié aux rassemblements et aux envois que nous vivons lors de ces temps partagés d’adoration. Le dimanche, nous rencontrons le sacré de manière unique. Ceci nous aide ensuite à reconnaître le sacré dans la semaine à venir—du lundi au samedi.

J’aime l’image de l’adoration collective en tant que nouvelle inspiration du souffle de Dieu—par laquelle nous sommes recréés par le souffle de Dieu puis expirés comme agents du royaume de Dieu dans le monde. La présence de Dieu nous inspire et nous emporte dans une vie nouvelle et renouvelée en Christ lorsque nous nous rassemblons pour l’adoration. Ensuite, Dieu nous expire en tant que corps du Christ afin de vivre notre adoration dans le monde.

Brent Peterson m’a aidé à imaginer une nouvelle image de la respiration de Dieu. Il écrit : « Nous sommes rassemblés et inspirés lors du jour du Seigneur pour être ensuite envoyés afin d’adorer toute la semaine dans les lieux où l’Esprit nous conduit. Il n’est pas vrai que les Chrétiens adorent Dieu uniquement le dimanche. L’Église en tant que corps du Christ est envoyée de ce culte dans l’espérance et la joie de participer à la mission de Dieu dans le monde ».[1]

Vivre une vie d’adoration est profondément lié aux rythmes de nos vies avec Dieu. Cela m’aide de réfléchir régulièrement aux rythmes quotidiens, hebdomadaires et mensuels de ma vie, et comment ces rythmes m’aident à tourner mon esprit, mon corps et mon âme vers le Dieu vivant. Certaines pratiques, comme la lecture de la Bible, la prière et l’adoration collective, doivent faire régulièrement partie de la vie de chaque croyant. Par contre, certaines autres pratiques comme les disciplines du Carême, l’écriture d’un journal intime, les retraites, la participation à différents groupes, etc. peuvent être plus saisonnières ou dépendre de la personnalité de chacun.

Lorsque j’écoute les Écritures lues et prêchées chaque semaine, que je prie avec d’autres croyants, que je pratique la confession et reçois la Communion, ces pratiques me façonnent. Dans cette communauté rassemblée, je passe du partage de ma vie principalement avec des personnes avec lesquelles je choisis de vivre à une table plus large, une table qui rassemble des personnes que je n’aurais peut-être pas choisies. Mon cœur devient plus grand lorsque l’histoire et les prières de ces personnes résonnent durant les jours ordinaires de ma semaine. Grâce aux personnes dont j’ai partagé la vie dans l’église, ce que j’affirme sur la personne de Dieu et sa manière d’agir dans le monde a été transformé.

Les pratiques quotidiennes qui consistent à réserver du temps pour la lecture de la Bible, la méditation et l’introspection permettent un ajustement quotidien. Mon attention passe des soucis ou désirs qui accaparent mon énergie au rappel de la grandeur de Dieu et de son appel dans ma vie (je suis appelée à aimer Dieu de tout mon cœur, de toute mon âme et de toute ma pensée, et à aimer mon prochain comme moi-même).

Certaines autres pratiques occasionnelles m’aident à connaître une expérience profonde de Dieu. Ce sont par exemple la participation à des retraites, dialoguer avec des amis proches, jeûner, participer délibérément aux saisons de l’année d’église et entrer dans des lieux de proximité avec les personnes en souffrance. Toutes ces pratiques sont essentielles pour que ma vie d’adoration soit profonde et large dans ses expériences, ses expressions et son témoignage. Ces rythmes créent l’oxygène nécessaire à nos poumons spirituels afin de vivre en harmonie avec la doxologie.

En complément de ces pratiques spirituelles, il existe d’autres actions simples—elles aussi données par Dieu—mais en dehors de ce que nous pourrions appeler des pratiques spirituelles. Dormir n’est évidemment pas une discipline spirituelle à proprement parler, mais je sais que j’ai besoin de dormir et par conséquent, j’en fais une priorité. Ceci va de pair avec la pratique de la confession, car nous reconnaissons ainsi que nous avons de réelles limites. Je me force aussi à ralentir pour prendre des temps de congé et partir en vacances. La désignation d’espaces de renouveau—tout comme le Christ lui-même l’a fait—est une pratique qui est de plus en plus précieuse pour moi. Je suis aussi progressivement toujours plus convaincue que je dois limiter mon exposition aux réseaux sociaux, car ceux-ci blessent non seulement mon âme mais aussi mes liens relationnels.

La paraphrase d’Eugène Peterson de Romains 12.1-2 exprime également le concept d’une vie d’adoration plus large : « Alors, voilà ce que je veux que vous fassiez, avec l’aide de Dieu. Prenez votre vie ordinaire, votre vie de tous les jours—votre vie pendant laquelle vous dormez, vous mangez, vous allez au travail, vous allez d’un lieu à un autre—et placez-la devant Dieu comme une offrande. Accepter ce que Dieu fait pour vous est la meilleure chose que vous puissiez faire pour lui. Ne devenez pas si bien adaptés à votre culture que vous vous y conformez sans même réfléchir. Au lieu de cela, fixez votre attention sur Dieu. Vous serez changés de l’intérieur vers l’extérieur. Reconnaissez volontiers ce qu’il veut de vous, et réagissez rapidement à ce qu’il désire. »

Les pratiques que j’ai partagées dans cette réflexion ne sont ni exhaustives ni parfaitement accomplies dans ma propre vie. Je les ai mentionnées simplement pour nous encourager à vivre nos vies entre chaque dimanche dans une attitude d’adoration, en prenant nos vies ordinaires pour les apporter devant Dieu comme une nouvelle offrande chaque matin. Ce faisant, nous demandons véritablement, dans la confession et profondément, que les paroles et les actes de cette journée soient agréables à Dieu. Notre but n’est pas de mériter la grâce mais d’être agréables au Dieu qui se réjouit de nos vies et qui souffle son Esprit en nous et à travers nous.

Mary Paul est vice-présidente en charge de la vie et de la formation étudiante à Point Loma Nazarene University aux États-Unis.

 

[1] Brent Peterson, Created to Worship: God’s Invitation to Become Fully Human, Beacon Hill Press, Kansas City, Missouri, États-Unis, 2012, p. 44.

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